[JPM] Jour 11, vendredi
Vue impressionnante sur les rochers au matin. Après baignade, nous allons sur une plage en zodiac.
Marche dans les rochers sur le bord de l’eau.
Nous tombons sur une grosse tortue de mer en train de pondre, bien camouflée sous les arbustes.
Nous voyons les œufs tomber par groupe de deux ou trois.
Au bout d’une petite demi heure, la tortue cesse de pondre et va longuement reboucher le trou,
d’abord avec ses pattes arrières, puis avant, avant de s’extirper péniblement de la végétation
sous laquelle elle s’est abritée.
Puis elle traverse la plage pour attendre la mer.Retour au bateau, dîner, tarot dodo…
Ce sera le seul soir où nous resterons deux nuit de suite sur le même mouillage.
[Claire]
Nous avons trouvé un magnifique mouillage, du coté de Grande Anse, magnifique plage de sable blanc et fin comme de la farine, cernée de deux plus petites, anse Coco d’un coté, et nous sommes amarrés de l’autre, dans une sorte de petite crique, protégée par une guirlande de rochers extraordinaires. On a tout de même mis un bout à terre pour la nuit car nous sommes très près des rochers.
Belle nuit très calme et au matin, nous sommes partis après le petit déjeuner en annexe en direction de l’anse d’Argent. Nous avons laisse l’annexe sur une plage de rêve (une de plus) et sommes partis à pied le long de la cote. Il faut escalader les splendides rochers de granit, très rapés sur lesquels on ne glisse pas. De temps en temps, on traverse une petite piscine d’eau cristalline ou l’on grimpe sur les branches d’un arbuste qui ressemble pas mal au frangipanier thaïlandais mais ses petites fleurs blanches sont moins belles et parfumées.
Arrivés sur une autre petite plage déserte, Nelly a suivi la trace d'une tortue montée pondre à la lisière de la forêt de cocotiers, filaos et type frangipanier. Elle a suivi la trace qui montait de la plage et nous appelle quand elle aperçoit la tortue cachée en lisière sous les arbustes en train de pondre...
Nous avons assisté a la ponte des oeufs, très lente, très progressive, rythmée par le lent redressement de la tête de la tortue vers le ciel. A chaque poussée, un, deux ou trois oeufs tombent dans un puits, creusé dans le sable par les pattes arrières de la tortue. Le puits doit mesurer environ une vingtaine de cm de large et peut être 30 de profondeur. Les oeufs s'accumulent dans le puits. Pendant tout cet accouchement, la tortue ne bouge pas à part le mouvement de sa tête.
Quand elle a fini d'expulser tous ses œufs (jusqu'à une centaine), elle commence, grâce à ses deux puissantes pattes arrières un lent et patient travail de recouvrement des oeufs. Elle ramène le sable qu'elle tasse au fur et à mesure jusqu'à faire complètement disparaitre les oeufs. Pendant tout ce temps, elle reste cachée sous les arbustes et s'enfonce dans les feuillages. Elle commence ensuite à pivoter lentement vers ce qui nous semble être la sortie, mais peut-être parce trop encombré de branchages, elle renonce plusieurs fois et s'avance toujours plus sous ces obstacles. On ne comprend pas bien son intention ni si elle est bloquée dans son évolution par les branches qui descendent jusqu'à terre.
Pendant toute la fin de cette cérémonie de naissance, un groupe de touristes, conduit par un guide local, est arrivé sur la plage. Le guide, a notre grande surprise, n'a pas repéré les traces de la tortue. Il est monté sur un des rochers dominant la mer pour préparer un frichti pour son groupe de touristes.
Nous sommes restés discrètement regroupés en haut de la plage autour de "notre tortue". Ils n'ont rien vu! Quand nous comprenons que la tortue s'est enfin décidée à redescendre sur la plage vers la mer, nous l'aidons a franchir les derniers obstacles de branchage en les soulevant un peu. Elle ne parait nullement gênée par notre présence et une fois dégagée, elle descend bravement et vivement en direction de la mer malgré le groupe des touristes debout dans l'eau. Dès qu'elle atteint l'eau, elle part en poussant sur ses pattes nageoires et on la sent plus a l'aise dans son élément.
Gilles, qui a tourné un film sur les tortues et leur ponte, nous expliquent que les oeufs écloront tous en même temps dans 40 jours. Sur la centaine d'oeufs éclos, une petite part seulement arrivera jusqu'à la mer parce que les oiseaux sont de terribles prédateurs des bébés tortues sur la plage et les poissons, dans l'eau. D'ou l'importance de chaque ponte.
Cette scène de ponte, travail d'enfouissement des oeufs puis retour vers la mer, est extrêmement privilégiée et touchante. La tortue est un gros animal, calme et bienveillant, lent et maladroit a se mouvoir. Il en résulte un grand sentiment de vulnérabilité. Nous avons envie de l'aider mais craignons de la gêner dans son travail ancestral. Les tortues viennent pondre là où elles sont nées.
Une fois repartie a l'eau, nous reprenons nos masques, tubas et palmes et retournons vers la plage où nous avons laissé l'annexe. On part ensuite pour continuer à remonter vers l'anse d'Argent mais on charge beaucoup d'eau de mer à cause de la houle assez forte et renonçons finalement. Retour vers le bateau.
Apres le déjeuner, sieste puis nous partons explorer le petit archipel de rochers affleurants à l'arrière du bateau. L'eau est trouble à cause de la houle. On aperçoit beaucoup de poissons multicolores mais le plus extraordinaire, c'est la cathédrale dessinée par les coraux en rangées parallèles et profondes le long desquelles circulent les poissons.
De là, nous nageons jusqu'à la plage, protégée par une rangée de coraux pointus qui rendent l'abordage délicat. Apres un petit bain de soleil sur cette plage déserte, nous retournons au bateau puis reprenons l'annexe tous ensemble pour accoster sur Grande Anse et rapporter du petit bois pour le barbecue. Sur cette magnifique plage est établie une grande case au toit rouge qui fait restau. C'est l'heure de fermeture et tous les employés repartent en grande voiture électrique, un peu comme les tuktuk thaï mais aménages en transport collectif. C'est un bel endroit qui ouvre sur un chemin en direction de la petite ville de La Digue et du port. Véritable jardin-foret de cocotiers, filaos, arbres à grosses feuilles vernissées, buissons d'hibiscus rouges... Comme partout aux Seychelles, les animaux sont extrêmement tranquilles par rapport à nous.
Ici, on peut s'approcher très près d'un oiseau sans qu'il s'envole instantanément. Les animaux, qui ne sont pas chassés depuis déjà très longtemps, ne sont pas craintifs à notre égard. Ils ne cherchent pas à fuir, s'envoler, etc.
Comme la nuit tombe très vite après le coucher du soleil et qu'il est déjà 18h00, nous retournons sur le bateau pour préparer un mojito et le poisson du soir.
Nous mangeons trés bien, du poisson deux fois par jours grâce a nos magnifiques prises. Nelly est très forte pour les assaisonnements, majoritairement à base de gingembre rapé, citronnelle de son jardin, citron vert, huile d'olive, soja et velours balsamique.
Donc, non seulement, le bateau est très confortable, les lieux de mouillage extraordinaires mais c'est aussi un voyage gastronomique!!!
Très belle nuit a La Digue avec ces 3 plages lumineuses de sable blanc et complètement désertes , les énormes chaos rocheux qui se couchent sur la mer. Sommes retournés plonger pour voir les rochers a l'arrière du bateau mais la mer était trop agitée pour bien voir les poissons.